Flora Diguet et Damien Gabriac. Deux jeunes acteurs frais émoulus de l’école de Rennes que dirige Stanislas Nordey. Ils sont venus à Saint-Brieuc. Ils déjeunent chez nous. Nous passons une partie de la journée à évoquer les travaux et spectacles que nous allons mettre en chantier cette année avec eux. Avec Monique Lucas et Jeanne François ils vont former le noyau des acteurs de la compagnie. Annie leur expose la démarche suivie pour les deux spectacles Alfred Jarry : l’heure impertinente et le cyclo-théâtre. Nous leur parlons aussi des travaux sur mes pièces. Présents, curieux, en alerte, leur appétit est évident. Ils repartent avec sous le bras : Tenue de nuit, Fenêtres et Fantômes, On s’en va, Sans tuer on ne peut pas.

En 2003, nous avons embauché Charline Grand, Elios Noël, Marie-Laure Crochant, Boris Sirdey, issus de la précédente promotion. Charline pilote en novembre la tournée de À l’étroit dans cinq pays d’Afrique, Marie-Laure jouera dans Sans tuer on ne peut pas, Elios et Charline faisaient partie du groupe réuni par Eléonore Weber au Théâtre de la Bastille cet été… Une communauté d’acteurs mobile qui élabore des savoirs et tisse des liens dans la durée.

Sur ce terrain, le terrain des acteurs, Pièces d’identités continue de produire des actes, de susciter des initiatives. Dans ces dispositifs de théâtre – il y a ceux du Théâtre de Folle Pensée et ceux qui sont générés par les membres du groupe d’auteurs – l’école de théâtre de Rennes joue un rôle déterminant. C’est aussi un texte (ou un tissu) : des lignes se croisent, se tendent, s’enroulent, s’enveloppent, se tressent ; des lignes de vie, des lignes de savoirs, des lignes d’art. Pour suivre ces lignes ou sauter de l’une à l’autre : regarder de près les démarches et ateliers de Eléonore Weber, Garance Dor, Alexis Fichet, Marine Bachelot, Gianni Grégory Fornet.