Matin : rencontre avec les acteurs et les danseurs. Traduction des phrases. Fou rire. Fin de matinée : la télévision filme des entretiens et des scènes. Je propose la scène des « Esseque j’te fais d’l’effet ? » et la scène des ancêtres. La télévision filme mais ne diffusera pas la scène des « Esseuque … » Actrices et danseurs trop dénudés.

14h. Repas dans un boui-boui avec Kader, Carole, Perrine et Papythio. Kader décrit ses rapports orageux avec Ketli Noël, la chorégraphe-star de Bamako. Il dit son mépris pour tel directeur de CDN de France venu ici, dont il a détesté l’enseignement et le comportement. Il dit la douleur de l’artiste africain. Kader, très maigre, fume et boit beaucoup. Carole « encadre » Kader le plus qu’elle peut, Carole est chanteuse. Elle a visiblement beaucoup de tendresse pour Kader, l’écorché vif. Moi aussi.

Dans les rues du quartier où nous logeons je « deale » des chêches avec un jeune homme-marchand de tout. Je craque pour des lunettes Roy Bon. Trop drôle, le signe imite parfaitement la signature Ray Ban.

Les acteurs ont faim de cette ville. Damien la sillonne en motocyclette (sur le siège arrière). Princia achète des quantités de tissus et de pagnes. Elle les revendra au Congo.

La nuit venue, nous mangeons dans notre villa du poisson préparé par Théo et Princia. Quand Aucarré les débouche, les bouteilles de bière font un bruit de bouteilles de champagne. Aucarré est un peu magicien. Ce soir, il en débouche beaucoup.