Répétitions sur cette scène rectangulaire, dans cette salle en plein air où nous nous sentons bien.

La rencontre sur le plateau des acteurs/danseurs de Saint-Louis et de ces acteurs/danseurs venus d’ailleurs : Princia, Marie-Laure, Damien, Aucarré.

Insistance sur un point : Comment ceux qui occupaient la scène la quittent et la laissent à ceux qui viennent d’arriver ?

« Comment on dit Je t’aime en wolof ? » Légèreté de la question. Elle passe de la scène à la salle. Aucarré, Marie Laure… La danse des ballons. Il y a du vent, ils volent. Les ballons, un troupeau de moutons volants que les acteurs/danseurs tentent d’apprivoiser.

Le soir – représentation. Salle pleine. Bon public. Très vivant. Un groupe de jeunes militaires sénégalais : une vingtaine. La scène semble avoir été conçue pour ces Anatomies 2009, une boite noire ouverte sur le public avec des carrés blancs dessinés sur le sol et des carrés noirs qui découpent le fond de la scène. A la sortie, Didier Moniotte est heureux, nous aussi. Un homme d’une cinquantaine d’années lui répète plusieurs fois que c’est le plus beau spectacle de la saison. Les deux directeurs du festival Solos-Duos sont enthousiastes. « L’Afrique est sur scène » dit un spectateur à Princia, ce qui l’enchante. Les acteurs et danseurs de Saint-Louis ont mis le paquet. Leur chant m’a fait frémir.

Après la représentation, nous allons manger du poisson dans un restaurant LE FLEUVE PLUS. Mama Sadio et Seydou Camara sont devant moi, Rama Sarr est à ma droite. Rama me parle de sa famille et de ce qu’elle veut faire, de ses désirs de danseuse.

Le Byblos. On nous conduit dans une boîte de nuit qui porte ce nom : Byblos. Toute l’équipe improvise sur la piste des figures inédites.

Comme souvent c’est Aucarré qui mène la danse. Ce soir, nous inventons la danse des tabourets. Au bar, une serveuse, jolie, me sert une boisson. Elle me semble vraiment très jeune.

- Quel âge tu as ?
- Dix-neuf ans.
- Tu devrais être à l’école, pas ici.
- Mes parents n’ont pas d’argent.
- C’est dangereux pour toi de faire ce travail, de passer tes  nuits dans une boite de nuit.
- J’ai mon caractère.
- Tu penses que ton caractère te protège ?
- Oui.