Couverture de la revue Les Cahiers de Prospero 5

(Article écrit par Roland Fichet, publié dans Prospero N°5, Traces, Juillet 1995, au sujet de « Corps » de Adel Hakim, mis en scène par l'auteur, au Théâtre des quartiers d'Ivry en février 1995.)


Le nocturne du corps. Macbeth et Lady Macbeth.
La mâchoire. Ce qui sert à mâcher des mots terribles. Ça passe par la mâchoire. Ça parle par la mâchoire.
Le corps cruel culturel c'est Shakespeare pour Adel Hakim. Amour et pouvoir.
Un combat antique. Plateau nu. Une sombre histoire.
Entomologiste, Adel Hakim pose sur le plateau deux insectes, deux monstres, deux êtres humains.
Les encerclant, les enveloppant : la Forêt.
Le nocturne du corps : la Forêt.
Un chœur de danseurs butô plus un acteur : la Forêt.
Des danseurs croque-morts ou plutôt croque-vivants. Étranges. Des masques. Aux frontières. Toujours la folie de l'homme se déploie sous le regard de quelqu'un. Sous le regard de forces obscures. Le manipulent-elles (l'homme) ?
Curieux rapports entre ces trois danseurs, le conteur, et les deux acteurs (jany Gastaldi, Charlie Nelon).
Ça médite. Ça médite en moi encore ce frottement agaçant : la danse butô, Shakespeare, Adel Hakim.
La cruauté, ici aussi, au centre.