Petit déjeuner à l’hôtel Ganalé. Bar de l’hôtel. J’y passe trois heures. J’observe. Je prends des notes. Deux écrans dans la salle. Sur l’un : un match de foot : Marseille/Lille ; sur l’autre : un combat de lutte sénégalaise retransmis en direct du stade Demba Diop à Dakar. Le MODOU. Une foule africaine en liesse. Des lutteurs sur du sable. Vêtements : une grosse culotte de tissu épais, genre sac à patates, avec une grosse ceinture et des cordelettes sur le torse, les poignets, les chevilles. Attachés aux bretelles des amulettes, des sachets, des gri-gri. Les lutteurs sont des costauds. Dans le bar les supporters réagissent des deux côtés. Certains ont un oeil sur les deux écrans. Marseille marque un but contre Lille : explosion de joie. Marseille c’est en Afrique, l’équipe de Marseille est africaine.

Vers midi, Théo et moi prenons un taxi pour rejoindre l’Ecole des Sables Jamat-Bi qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Dakar. Le reste de l’équipe est parti pour Gorée, île historique d’embarquement des noirs réduits en esclavage.

L’Ecole des Sables. Immense espace. Superbe architecture des espaces dévolus à la danse. De grandes tentes ouvertes sur l’horizon. Des toiles tendues sur des armatures métalliques. Germaine Acogny, crâne rasé, toute de jaune vêtue, fine, élégante, nous raconte l’histoire du lieu. Comment il a été pensé par elle et son mari, un allemand. Elle me parle de son fils, danseur et chorégraphe, installé en Bretagne, dans le Finistère. Tout est propre, maîtrisé. La vie quotidienne est régie par des lois très strictes. Les danseurs résidents logent sur place dans des maisons aménagées pour eux.

Le soir je mange avec Papythio dans un restaurant sénégalais.

Nous achetons des t-shirts. Sur les t-shirts cette inscription SI TU M’ÉNERVES JE RETOURNE AU SÉNÉGAL.