« Peau de femme » © DR

La lumière découpera le corps de l'actrice. Les trois coups du théâtre auront été frappés. Apparaîtra dans la boîte magique le corps de Monique Lucas. Ce corps aura opéré la jonction avec celui de l'héroïne de la pièce de Nicolas Richard : J'espère ne pas me perdre d'ici ce soir. Ce sera dans quelques jours à Pordic, à quelques kilomètres de Saint-Brieuc.

Est-ce bien elle ? Est-ce bien cette Monique Lucas qui hante les théâtres de Bretagne depuis trois décennies ? Nous l'avons vue à Rennes, Quimper, Brest, Morlaix, Nantes ; nous l'avons vue dans tant de communes des Côtes d'Armor. Embarquée dans les créations Naissances, nous l'avons vue dans de belles villes de France : Nîmes, Reims, Dijon, Avignon, Nancy, Villeneuve d'Ascq, Saint-Denis... Et sur les scènes de plusieurs pays d'Afrique : Niger, Burkina Faso, Cameroun, Benin. Et en Caroline du Nord, aux USA n'était-ce pas elle qui jouait dans Reconstitution de Philippe Minyana ? C'était elle.

On l'appelle Monique Lucas de Folle Pensée. Et c'est vrai qu'elle n'a pas été économe de folles pensées. Elle les a accueillies à corps ouvert les folles pensées des auteurs dramatiques, de Jean Racine à Rodrigo Garcia.
Des mots fous, des légendes, des histoires, des langues, il lui en est passé par les tripes et par la bouche. Si elle avait le temps, elle vous raconterait Suzanne, Hermione et tant de rencontres intimes, mais aujourd'hui elle est habitée par cette femme que Nicolas Richard a sculptée pour elle ; aujourd'hui, guidée par Agathe Bosch, elle s'ouvre à elle par tous les pores de sa peau.

C'est une femme qui le mérite, dit-elle, c'est une femme du peuple et j'aime les femmes du peuple.

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