Albert Camus © DR

Saint-Brieuc, ville d'écrivains ? Une sacrée bande, oui, une procession qui a de l'allure. Nous buvons un café sur le port de Saint-Quay, Frédéric Ciriez, Frédérick Laurent et moi.

Les uns après les autres, nous les évoquons ces romanciers, ces philosophes, ces poètes qui ont hanté Saint-Brieuc, qui le hantent toujours : Louis Guilloux, Georges Palante, Jean Grenier, Jules Lequier, Mathias Villiers de L'Isle Adam, Alfred Jarry, Louis René Des Forêts, Tristan Corbière et même André Breton qui a passé une partie de sa toute petite enfance près de Saint-Brieuc, à Yffiniac, je crois.

Le petit-fils de Louis Guilloux met aussi dans le panier briochin Albert Camus et André Malraux, qui sont venus à saint-Brieuc, l'un et l'autre, plusieurs fois, passer des moments fraternels avec l'auteur de La Maison du Peuple et du Sang Noir.

Et de nous rappeler avec émotion les premières pages du roman inachevé de Camus paru en 1994 : Le Premier Homme. Le chapître 2 du roman a pour titre : Saint-Brieuc ; et le chapître 3 : Saint-Brieuc et Malan. Jacques Cormery, le personnage autour duquel est construit le roman, entreprend en venant à saint-Brieuc une quète : la recherche du père. De fait, le père de Camus est enterré à Saint-Brieuc.

En 1978, lors d'une conversation dans la maison d'Étables, à Kersaint, où habite aujourd'hui Yvonne Guilloux, sa fille, Louis Guilloux a naturellement évoqué son ami Albert Camus et m'a raconté une jolie histoire, plus que jolie, exemplaire.