Couverture de la revue Les Cahiers de Prospero 5

(Article écrit par Roland Fichet, publié dans Prospero N°5, Traces, Juillet 1995, au sujet de « Lumières (I) Près des ruines » de Georges Lavaudant, Jean-Christophe Bailly, Michel Deutsch et Jean-François Duroure, mis en scène par Georges Lavaudant, au TNB de Rennes, en janvier 1995.)


Quelques pages de plusieurs livres. Détachées. Retrouvées. Découpées. Cousues ensemble.
Peu de mots, des images, des pas de danse, des jeux, des animaux fabuleux...
Que d'élégance ! que d'élégance ! tout est extrêmement élégant.
Le théâtre y déploie ses ailes. Il a encore des ailes. Il n'y a pas beaucoup de vent.
Le charme parfois. Évident. Magique.
Le monde n'est pas hostile : il faut faire un sacré effort pour s'en convaincre.
Le théâtre n'est pas hostile aux langues d'aujourd'hui : il faut faire un sacré effort pour s'en convaincre.
De petites enclaves de texte. Autonomes.
Un jeu de leurres. De temps en temps on agite un chiffon rouge.
Le retour du récit-théâtre avec un Agamemnon d'Eschyle très condensé. Une enclave comme le souvenir d'un autre théâtre (la nostalgie ?)
Comment parvenir à ce que chaque séquence, chaque petite unité se soutienne d'elle-même et non de ce qui la précède ou de ce qui la suit, et non de ce qui l'entoure, et non de la dynamique de la fable ? Une des questions les plus aiguës du théâtre d'art d'ajourd'hui, sans doute.
Horizon, Le Jardin des délices de Hiéronymus Bosch : de multiples séquences picturales isolables (autonomes ?) dans un ensemble consctruit, insécable, qui fait sens.
L'horizon (vaste) des conduites humaines.