Salé Boubé ne change pas. Comme il y a cinq ans, il tresse des phrases rêveuses. Souvent il parle de la Femme. Une de ses phrases ce 20 avril : « Le serpent, la femme et l’eau sont trois éléments qui sont tout le temps reliés. » Il m’apporte un article qu’il a écrit sur le spectacle. Il espère qu’un des journaux de Niamey le publiera mais il ne sait pas quand.

En 2003, nous avons fait ensemble le trajet Niamey-Cotonou dans la voiture de Pierre Ahoudjinou, le chauffeur de taxi de Cotonou qui m’a accompagné tout au long de ce périple d’avril mai 2003. Salé Boubé voulait rejoindre le Nigéria où il comptait finir une thèse sur les chants traditionnels du Niger.

Après-midi.

Dans son bureau, la directrice du CCFN formule son point de vue sur Anatomies 2009/em> :

- La mise en scène et le jeu des acteurs sont bien. Une mise en scène solide, claire et de bons acteurs-danseurs.
- Le texte lui pose plusieurs problèmes.

Ses réserves :

Après l’entame qui lui a plu (moi, je touche dans les taxis, je touche dans le métro), elle trouve qu’il y a quelque chose de « catholique » dans certains textes. Elle me cite le texte : « Ne coupe pas ton téléphone… » Le corps de la femme lui paraît sacralisé.

Le traitement de l’homosexualité est « politiquement correct. » (Il s’agit du très bref dialogue entre Damien et Aucarré dans les « essequeu »)

Elle ne critique pas le passage sur les ancêtres mais elle me précise qu’ici à Niamey, on en connaît un rayon sur le sujet compte tenu du travail fait par Jean Rouch et par d’autres. Les textes de la dernière partie la laissent-elle aussi sur sa faim ? Elle ne m’en dit pas davantage.