Un des membres du personnel de l’hôtel au moment où je sors de ma chambre vient me serrer la main : « C’est bien d’oser dire tout ça. » Il a vu le spectacle hier au soir. Petit-déjeuner avec Victor Demé. Fatalement, je devais le croiser. Il tourne en même temps que nous dans plusieurs pays où nous passons aussi. Jean-Baptiste, mon dernier fils, m’a offert à Noël un CD de Victor Demé. « En ce moment, c’est lui qui cartonne en Afrique. » m’a-t-il dit. Je raconte cela à Victor qui me fait cadeau d’un petit bout de sa vie.

- « Je suis né dans une famille musulmane mais je me suis converti au christianisme, je suis baptisé. Je me suis choisi le prénom de Victor qui n’a pas plu à ma famille. J’ai maintenant deux filles. »
- Moi, trois fils.
- Ça peut faire au moins un mariage
- Ça marche.

Juste après le petit déjeuner, je croise Guillaume assistant de Projlocaj et ici de Kettly Noël. Nous évoquons brièvement le roman de Eric Reinhard, Cendrillon. Des pages inspirées y sont consacrées à A. Prejlocaj.

Guillaume a vu Anatomies 2009 hier au soir. Son regard de danseur sur la façon dont la danse circule dans Anatomies 2009 m’intéresse. Il me dit qu’à son avis ça fonctionne bien, que la danse nourrit bien la dynamique du spectacle, que le rapport danse-théâtre est bien articulé. Je suis étonné. Je m’attendais à un regard plus critique. Je sais à quel point il est délicat de faire jouer ensemble deux disciplines telles que le théâtre et la danse. À chaque représentation, je me dis que l’enchaînement danse, transe, et chant des ancêtres pourrait gagner en fluidité et en puissance.