Concours de danse hip hop. Concours de solos. Princia et moi faisons partie du jury présidé par Aucarré. Le but de ce concours : sélectionner deux danseurs pour le Gabao, festival de danse hip hop du Gabon. Nous siégeons de 15h à 18h.
Ce que racontent tous ses corps, mus par une énergie de tous les dieux, par un formidable désir me fait ouvrir tout grands les yeux. Que cherchent ces corps africains ? De quoi s'arrachent-ils ? Au-delà de la virtuosité, certains font preuve de style. Les deux vainqueurs du concours sont Franklyn Huno Fernandes et Freddy Bouana.
19h30. Les gradins de bois se peuplent à un bon rythme. On dépasse très vite la centaine de personnes. Un public très jeune. Applaudissements francs et joyeux après le premier solo de Marie-Laure : « N'éteins pas ton portable. » Une écoute un peu espiègle côté cour. Beaucoup de sourires sur les visages. Retour à la gravité au moment de la transe et des ancêtres. Aucarré de plus en plus immense dans la dernière scène. Il se déploie comme un oiseau géant d'Afrique, comme un aigle qui prépare son envol. Après le spectacle, le consul de France et l'Ambassadeur, prolixes, me tressent des couronnes. Le Consul de France, Benjamin Michel, est précis sur ce qu'il a ressenti. Il semble sincèrement touché. Il me parle longuement. Nous sommes salués comme des ambassadeurs de la culture qui ont bien fait leur boulot. Le conseiller éducation et culture de l’Ambassade Jean-Philippe Deschamps, est de Plélo, une commune des côtes d'Armor proche de Saint-Brieuc.
Le matin je traverse un dépôt de pièces et de matériels divers, un capharnaüm de plombier africain qui sans doute sait lui où se trouve chaque chose. Je lui demande si je peux prendre une photo. La permission accordée, j'oriente mon appareil-photo vers une inscription peinte sur une petite vitrine bleue en bois : « Quelles sont les sortes d'installation de la plomblerie ? » C'est la question qui a attiré mon oeil mais le plombier-marchand de matériel me regarde et me dit : « Je sais qu'il y a une faute à plomblerie. »