Rues de terre ocre, bâtiments de brique, nous entrons dans une ville rouge. 

Au Matignon, le premier soir. Jessica, l'animatrice culturelle du CCF dénonce avec vigueur la « corruption » endémique qui entrave la vie quotidienne et la rend pénible. Vincent Mambachaka l'écoute avec un petit sourire.

Je conteste le mot de « corruption » et je propose deux autres « entrées » dans la discussion. Les Centrafricains sont immergés dans une économie de survie qui rend nécessaires des arrangements consentis. La corruption n'est jamais où elle se montre.

Une heure plus tard, notre véhicule (du CCF) est arrêté par quelques policiers dont une femme. Malgré nos papiers en règle – manque quand même le passeport de Princia qui l'a laissé à l'hôtel –, ils veulent absolument obtenir de nous de l'argent et s'énervent.

Le mot corruption résiste. Je continue de penser qu’il faut ouvrir le sens de ce mot.