Dialogue politique

Le dialogue avec les collectivités territoriales, les pouvoirs publics, fait partie de la trame, intervient dans ce qui se trame, dans ce qu’on tente de tramer. Les collectivités et pouvoirs en question sont incarnés par des personnes. Dimanche dernier, 27 août, dans un petit village près de Flers, Taillebois, invité par le maire, je me suis engagé dans un propos sur le rôle de l’artiste dans le tissu humain d’une communauté. Dans ce champ de cailloux, sous les arbres, le propos s’est ouvert sur un échange avec pas mal de monde dont le président du Conseil Régional de Normandie, Philippe Douron.

Cet échange ouvert et réflexif m’a rappelé la question posée par Claudy Lebreton, le président du Conseil Général des Côtes d’Armor, lors d’une assemblée dont le sujet était la culture, journée organisée par l’O.D.D.C. le 15 juin 2003. Claudy Lebreton avait précisé sa question en ces termes : « Je ne vous demande pas en quoi les artistes sont utiles mais ce qui fonde la nécessité de l’artiste dans une société. » Je repris dimanche dernier les quelques pistes que j’avais esquissées ce jour-là. J’ai tenté de leur donner d’autres prolongements. J’y reviendrai. Toujours plongé dans mes notes de 2003, je retrouve les éléments d’un entretien avec Claudy Lebreton et Christian Provost qui date de février 2003.


Retrovision politique.

(11 février 2003. Entretien avec Claudy Lebreton, président du Conseil Général des Côtes d’Armor et Christian Provost, vice-président en charge de la culture.)

Les spectacles d’octobre 2002 à la Passerelle et dans les Côtes d’Armor. La tournée de 2001 dans trente communes. La création qu’Annie met en chantier à la scène nationale de Quimper, Terre Lointaine de Paol Keineg. Les ateliers de théâtre et les rencontres d’avril et mai 2003 au Bénin, au Burkina Faso, au Niger, au Cameroun. Le projet de création d’Animal qui commence à prendre forme. Claudy Lebreton revient sur L’Africaine. Cette pièce le touche. Il a un rapport personnel avec l’Afrique. Il reparle aussi des représentations des créations Naissances auxquelles il a assisté au Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis en juin 2001. Il m’incite à écrire des récits, un roman. Il me demande si je prends le temps d’écrire. Il insiste.

Nous revenons sur les conditions de travail de Folle Pensée. Christian Provost fait le point sur la question d’un lieu pour Folle Pensée. Retour sur le manoir de Rohannech. On en parle à chaque rencontre mais rien ne bouge. C’est une idée plutôt pourrie, apparemment. D’autres hypothèses sont ébauchées. Claudy Lebreton demande à Christian Provost de repérer les lieux à partir desquels on pourrait construire « une fabrique de théâtre ». Il répète que le Conseil Général est prêt à s’engager très vite dans un projet de ce type.

En conclusion Claudy Lebreton souligne cinq points : l’importance pour lui d’une compagnie de création nationale dans les Côtes d’Armor, l’attention qu’il porte à l’œuvre de l’écrivain Roland Fichet, la nécessité de maintenir et de développer le lien organique Folle Pensée/Passerelle (c’est une position que le Conseil Général a fortement soutenue – en accord avec les autres partenaires – lors du recrutement du directeur en 2002), le développement de l’engagement du Conseil Général dans le soutien au fonctionnement de la compagnie Folle Pensée et dans la recherche d’un lieu, l’ouverture de Folle Pensée sur l’Afrique en particulier sur le Niger où des projets pourraient être menés conjointement.