Le 18 juillet, la veille de mon départ pour Brazzaville, je traverse l’immense parc de la Villette pour me rendre au Tarmac où se joue Banc de touche de Dieudonné Niangouna. Je suis heureux de revoir cette pièce qu’Eva Doumbia a mise en scène à côté de mon texte Terrain de Foot à la Ménagerie de Verre en janvier de cette année avec les acteurs de l’école de Chaillot. Il fait beau. Il y a là quelques amis. Je fais un tour dans le parc avec Martin Ambara. Avant le spectacle, Valérie Baran évoquant le Liban (et ses artistes) est saisie par l’émotion. Le spectacle de Dieudonné a de beaux muscles. Après la représentation, j’ai le plaisir de retrouver Laurent Clavel, Mathieu Malgrange, des actrices et des acteurs que je connais, de faire connaissance avec Nadège Chouat… Mais surtout je sens comme il y a trois ans avec Kossi Efoui que Dieudonné Niangouna m’ouvre tout grand la porte. Il m’appelle Chevalier à tour de bras. Ça y est je passe de l’autre côté.

Retrovision. 26 avril 2003. Le Petit frère du rameur au Lavoir moderne à Paris, une pièce de Kossi Efoui. Je vais voir la pièce juste avant de partir pour Cotonou. J’ai envie de voir Kossi avant de m’engager dans mon périple africain. Il est là, superbe et souriant. Comme s’il m’ouvrait le chemin. Il m’ouvre le chemin. J’ai besoin qu’un africain m’invite à franchir le seuil. Nous avons passé trois mois ensemble à la Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon en 1995. Il a écrit pour les Naissances : Dans la nuit cette femme et moi. Et nous sommes maintenant reliés par Kouam Tawa. Kouam m’attend au Cameroun. Je me rendrai d’abord au Bénin, au Burkina Faso et au Niger.