Avignon toujours. Olivier Py : remords. Dans Libération cette fois.

« C’est toujours cette présence de la parole dans la parole qui me semble la chose la plus fondamentale. J’ai eu tort de me laisser entraîner après cet article dans le Monde dans une dichotomie facile, l’image contre le texte. Au théâtre il n’y a pas d’image. Il y a une présence réelle qui témoigne d’une absence véritable. L’invisible vient dans le visible, voilà ce qui peut faire une image. L’indicible vient dans la parole, voilà ce qui fonde l’écriture. Et l’éternité vient dans le temps, ce qui nous permet de faire du théâtre. La parole, c’est justement ce qui, par-delà l’impossibilité de la parole, parle encore. Ma définition de la modernité est là, un doute sur la parole dans la parole […].
Le théâtre, oui, est ce qui devrait résister à cette modélisation des comportements sur le système économique. Zone franche pour clandestins sans passeport médiatique, c’est la que l’inactualité du monde nous intéresse plus que les actualités qui nous éloignent et nous culpabilisent de notre éloignement. »

Merci Olivier pour ce renversement de perspective. Enfin quelqu’un s’attaque à la dichotomie douteuse image/texte. C’est la façon dont la parole et le texte étaient écrits, tissés, construits, ce qu’ils disaient et comment ils s’articulaient dans les spectacles d’Avignon qui a déclenché cris, crises, fureurs, qui a suscité joie, révélation, extase peut-être.