Politique et fiction. Dans certains des spectacles présentés à Avignon, gestes et propos politiques affichés sur scène ont été repoussés, refusés, ont dans certains cas été retournés par le public contre leurs auteurs. C’était palpable pendant la représentation de After/Before de Pascal Rambert que j’ai vue avec Annie le 19 juillet au gymnase Aubanel. Une femme assise à côté de moi ne cessait de protester, de grommeler, pour finalement se lever et partir au milieu de la deuxième partie. Ce spectacle de Pascal Rambert pourtant exposait de façon directe des signes, des mots, des corps chargés de sens, bourrés de politique, au sens du vivre avec soi-même et du vivre ensemble dans la cité. Le politique ne s’y avançait pas, apparemment du moins, traduit par une fiction. Il ne s’avançait pas masqué. À méditer. Comment raconter des histoires politiques ? La question reste neuve et délicate. J’ai pu l’éprouver moi-même avec Animal. Sur l’autre versant, si on peut dire : le versant de la fiction.

Le mardi 12 juillet Histoire des Larmes de Ian Fabre dans la cour d’honneur du palais des papes. Avec Annie, Cécile, Frédéric. Gros malaise. Un homme sur la même rangée que moi, alors que le spectacle se déroule depuis à peu près une demi-heure, tout d’un coup se met à hurler : imposture !
J’y reviendrai. J’ai envie de lire avant d’en parler le texte/pièce de Ian Fabre. Texte qui vous jette son gros message à la figure sans le moindre complexe.
Chez Fabre mise en friction d’un autre cotoiement : le cotoiement acteur/danseur. Ce qu’ils jouent et comment ils le jouent. Qu’est-ce qu’un acteur dans un spectacle danse/arts plastiques ? Un danseur ça joue ?