Attention. Sur la scène du théâtre de plein air Revanche(s) de Kouam Tawa. Pendant la représentation de Balle à Terre, jouée juste avant Revanche(s), des jeunes gens, des adolescents discrets et souples, se sont infiltrés et occupent maintenant les sièges en métal du théâtre. Une bonne centaine. Peut-être beaucoup plus. Ils sont dans mon dos. Je croyais m’être installé derrière le public, cent cinquante personnes qui ont pris place avant que ne commence le spectacle, erreur !  Je me retourne. Ils sont là. Leurs yeux brillent. Ils ne bougent pas. Ils regardent, concentrés. Sylvie Guellé me dira après la représentation que la plupart d’entre eux ne comprennent pas ou pas bien le français. Mais peut-être entendent-ils la langue du sorcier Kouam Tawa.

Revanche(s) : Lako et Loka, Madjilo, Grand-père, le conseil.

L’homme est divisé. C’est terrible. Il est divisé et il est double. Il est double, divisé et duplice. Kouam Tawa traque la vérité de cette intime division, de cette violence du double en soi. Que nous dit cette intime division de la vérité ? De la terrifiante vérité ? Les bords de la pièce de Kouam sont l’amour et la mort. Et la transmission. Peut-on avoir confiance dans la sagesse des vieillards, dans les rites et croyances de la communauté ?