Couverture de la revue Les Cahiers de Prospero 5

(Article écrit par Roland Fichet, publié dans Prospero N°5, Traces, Juillet 1995, au sujet de « Sa maison d'été » de James Bowles, mis en scène par Robert Cantarella au Théâtre de Quimper, en février 1995.)


Une mère. Une fille. Une autre mère. Une autre fille. D'autres. Corps découpés, marqués (la marque de Cantarella), soulignés, épaissis, griffés ; corps en souffrance, hystérisés. Corps distribués dans un jeu de société (le théâtre) avec poulet cru, huîtres, nouilles jetées à la figure ; société désarticulé.
Elles (mère, fille...) font des efforts. Mettent de l'ordre dans leurs sentiments. Ça ne marche pas. Elles dérivent. Il y a des intrus. Il y a toujours des intrus. La grande intruse : la haine.
Séquences. Scènes. Croquis. Se posent devant nous des êtres qui se détraquent. Le théâtre est une boîte à personnages inhumains (des marionnettes ?).
Florence Giorgetti. Un corps somnambule. Des nappes de mots. Étrange. Judith Henry. Nette. Lointaine. Étrangère ? Maïa Simon... Robert Cantarella fait grincer tout ça. Il fait fonctionner cette pièce comme si c'était une machine agricole rouillée (une faucheuse par exemple) dont on doit entendre les couinements (les râles ?).
Le théâtre est-il pour Robert Cantarella une machine (vieille) qu'il faut faire grincer ?