Tempête sur Malabo ce matin. La pluie tombe drue sur les toits de tôle tout autour de l'hôtel Yoli où nous logeons. Les rafales de vent et de pluie font un boucan du diable. Plus d'électricité. Si ça continue l'avion pourra-t-il décoller ? Il n'y en a qu'un par semaine.

Heureusement qu'il ne faisait pas ce temps hier soir au moment de la représentation d'Anatomies 2009. Les acteurs ont dû lutter contre le bruit de la rue et du restaurant de l'ICEF qui jouxte le lieu où nous jouions, mais malgré tout la représentation s'est passée dans d'assez bonnes conditions. La salle n'a pas été prise d'assaut. Une centaine de spectateurs, mais l'ambiance était bonne.

Au début les acteurs ont été surpris par les applaudissements qui ont ponctué la première partie du spectacle, surprise vite dépassée, la relation entre le public et les acteurs a trouvé son rythme, sa justesse. La scène des dialogues rapides en culotte et soutien-gorges est de plus en plus drôle. Marie-Laure fait un tabac. La scène des « ancêtres » provoque une attention soutenue presque inquiète mais, hier soir, le plateau manquait de profondeur. Du coup, les figures que jouent les acteurs locaux ne prennent pas le poids et le relief que j'espère. Nous reviendrons sur cette scène finale à Libreville.

Avant la représentation, j'ai demandé aux spectateurs s'il y avait dans la salle des hispanophones ne parlant pas français, j'avais préparé pour eux une petite présentation de la pièce, mais il n'y en avait aucun. Aucun hispanophone ne s'est donc aventuré à venir voir une pièce de théâtre en français.

Après les applaudissements (chaleureux) nous avons discuté, dehors, sur la terrasse avec quelques personnes. Le spectateur le plus « accro », un Équato-Guinéen, m'a parlé de sa discussion avec sa femme sur ses relations avec les femmes. Il est longuement revenu sur le spectacle et voulait savoir ce qui dans les textes parlait de ce que j'avais moi-même vécu et ce qui venait d'expériences vécues par d'autres que moi.