1 – René Gonzalès. Long échange téléphonique avec René Gonzalès, directeur du théâtre Vidy-Lausanne. C’est dans ce beau théâtre qu’Animal a vu le jour le 22 février (cf. « Journal d’auteur. Animal. Répétitions Lausanne. 4 février / 22 février »). René Gonzalès me redit sa fierté d’avoir offert son aide et son théâtre pour la création d’Animal. René Gonzalès, dès la première représentation, a prononcé des mots qui certains soirs de doute m’ont soutenu : « Ce spectacle est une splendeur, Animal est une grande pièce, une œuvre littéraire, vous avez réalisé une création. » Et d’ajouter : « Ça ne va pas être facile tous les jours mais ça fait partie du risque pris par une authentique création artistique. »

2 – François Le Pillouër. Le même jour, nouvelle discussion avec François Le Pillouër, directeur du TNB, qui est aussi un des coproducteurs de Animal. Retour sur Animal que nous avons longuement analysé lors d’un déjeuner au Galopin (le 10 mai). La pièce vient d’être présentée dans la nouvelle salle Guy Ropartz du 4 au 13 mai. François Le Pillouër insiste sur ce dont parle la pièce, sur la gravité du regard porté sur le frottement historique et actuel Afrique/France, sur l’importance de ce regard et de cette parole, sur sa justesse. Il apprécie particulièrement le côté sombre de la pièce qui traite, selon lui, de questions dont l’urgence nous saute à la figure. Ce côté sombre lui semble par moments masqué par le récit tel qu’il est interprété par les deux témoins-narrateurs. Le traitement de l’articulation récits/dialogues nous retient, dit-il, de plonger complètement dans la sombre épaisseur de la pièce. Nous parlons aussi de la forte nouvelle pièce d’une jeune auteure.

3 – Directeurs de théâtre. Belles réactions des directeurs de théâtres où a été représenté Animal cette saison. Tous se sont engagés fortement dans le regard qu’ils ont porté sur la pièce et sa mise en scène. René Gonzalès, Alain Françon, François Le Pillouër, Michel Vincenot, Robert Cantarella. La jubilation esthétique de Robert avec qui nous avons créé le cycle des Récits de Naissances (1992-2002) m’est allé droit au cœur. Son dialogue avec Frédéric prend de plus en plus d’ampleur. Échanges intenses entre ces deux metteurs en scène/chercheurs.