1 – Animal. Vendredi 13 : Dernière représentation de cette série à Rennes. Dernière représentation, libre, bouleversante pour moi et pour quelques autres je crois (grande émotion de Paol Keineg tout juste descendu de l’avion qui l’amène des USA). Vif sentiment de reconnaissance vis à vis de ce groupe d’acteurs, de ces acteurs singuliers. Des artistes. Des interprètes qui créent. Des êtres humains. Ulrike Barchet, Ese Brume, Sophiatou Kossoko, Pierre Laroche, Martin Ambara, Wakeu Fogaing, Mathieu Montanier. Depuis Batié, au Cameroun, en 2003 et Buea, toujours au Cameroun, en 2004, quel voyage sous la houlette de Frédéric Fisbach !

2 – Animal. Je relis les 104 notes écrites au cours des répétitions à Lausanne. « Journal d’auteur - Animal - Répétitions Lausanne - 4 février / 22 février ». Kouam Tawa, auteur dramatique et dramaturge dans l’équipe d’Animal m’a remis une première version de ses Chroniques animaliennes, chroniques sensibles de son voyage avec Animal. L’exercice de pensée, de mémoire et de transmission se poursuit. Pendant toute cette dernière semaine (9 au 13 mai), Martin, Wakeu et Kouam ont précisé les repères artistiques et techniques de leur propre mise en scène d’Animal au Cameroun en 2006.

3 – Frédéric Fisbach. Ce vendredi 13 mai, après la représentation, Frédéric et moi partageons un moment d’étonnement, dans la baraque-bistrot sur le site Guy Ropartz. Les acteurs, les techniciens, des amis, des spectateurs boivent, casse-croûtent, discutent dans tous les coins de cette salle de bois. Depuis octobre 2004, nous enchaînons les semaines et les mois, ensemble avec cet Animal. A partir de demain nous entrons dans une autre période. Frédéric me rappelle ce qu’il m’a écrit le soir de la première à Lausanne : « Ça ne fait que commencer et ça me réjouit. » Il revient sur ce dont nous avons parlé le 10 avril, chez lui : la prochaine pièce de moi qu’il mettra en scène. « Ce que je souhaite c’est mettre en scène trois pièces de toi sur une période de 8 à 10 ans. C’est très important de monter plusieurs pièces, ce que nous avons commencé à sentir avec Animal prendra plus de sens si d’autres mises en scène entrent en dialogue avec celle-là. Inscrire dans la durée notre rapport auteur/metteur en scène me plaît ; je sens bien un geste de théâtre de longue haleine ; Il s’approfondira de pièce en pièce. Au bout du parcours ça racontera quelque chose dont nous n’avons aujourd’hui qu’une faible intuition. » J’acquiesce. Cette confiance et cette façon de concevoir le théâtre me touchent. Poursuivre le dialogue avec Frédéric m’enchante. Je lui dis simplement que j’aurai besoin de temps. La pièce qui vient ? Dans quelques semaines je pourrai commencer à cheminer vers elle… Cécile Renault qui pilote le studio-théâtre de Vitry avec Frédéric participe à la conversation. Elle commence déjà à calculer en quelle année la prochaine création peut s’imaginer.