Répétition avec les acteurs et actrices de Libreville qui nous rejoignent sur scène. Michel, Stéphane et Van sont des artistes gabonais de grande expérience et de belle carrure. Ils nous proposent un chant puissant. Nous donnons plus de place aux figures qu'ils représentent dans la dernière scène. Ils m'assurent qu'ils peuvent, s'ils vont jusqu'au bout de leur chant, convoquer les esprits sur scène. Mais ces esprits ne prendront-ils pas ombrage de ce que nous disons sur les ancêtres ?

Après le spectacle. Nuit du 31 mars au 1er avril. 2h du matin. Après une déambulation dans les rues désertes nous atterrissons chez Samuel Etoo fils. C'est le nom du bistrot. Inutile de dire qu'il est tenu par une Camerounaise. Une fois imbibés de bière locale, Damien et moi nous lançons dans une discussion sur le rapport entre la technique et la vision. Damien détaille comment il construit les états de corps qui soutiennent son interprétation, qui portent ce qu'il joue. C'est lumineux. Stanislavsky, Meyerhold, Grotowski, Vassiliev passent dans la conversation. Damien me parle des textes qu'il interprète dans Anatomies 2009, de ses émotions. C'est la première fois, je crois, depuis les répétitions de Saint-Brieuc.

Ensuite, les figures de nos familles, fières et parfois cabossées, défilent et nous tiennent chaud.