Bon et Rebotier.
Encyclopédie. Deux phénomènes qui respirent la poésie ont fait planer pour moi l’ombre de J.L. Borges sur cette abbaye de Thélème : François Bon et Jacques Rebotier. Infatigables arpenteurs de l’écrit, obstinés noteurs, ils ont enfilé chaque jour le costume du proférateur, du liseur, du récitant, du clown de la langue. L’un ouvrant pour nous son journal proliférant Du tumulte, l’autre son théâtre-encyclopédie Description de l’homme. Grâce à eux, l’esprit du Congrès de Borgès s’est faufilé parmi nous : « On était comme au centre d’un cercle qui se développe, s’agrandissant sans fin, à perte de vue. Twirl déclara, par exemple, que le Congrès ne pouvait se passer d’une bibliothèque rassemblant des ouvrages de consultation ; Nierenstein, qui travaillait dans une librairie, nous procura les atlas de Justus Perthes, ainsi que diverses et volumineuses encyclopédies, depuis l’Histoire naturelle de Pline et le Speculum de Beauvais jusqu’aux plaisants labyrinthes (je relis ces mots avec la voix de Fernandez Irala) des illustres encyclopédistes français, de la Britannica, de Pierre Larousse, de Brockhaus, de Larsen et de Montaner et Simon. Je me rappelle avoir caressé avec respect les soyeux volumes d’une certaine encyclopédie chinoise dont les caractères finement peints me parurent plus mystérieux que les tâches de la peau mouchetée d’un léopard. » Le Congrès in Le livre de sable.