Moncontour se trouve sur la route de Saint-Brieuc à Saint-Brieuc de Mauron. Ce trajet c’est celui que j’ai le plus souvent fait dans ma vie. Dans les deux sens.

Le 7 juin, ma mère et moi, nous bifurquons et montons vers le bourg de Moncontour. L’envie d’aller casser la graine dans cette commune médiévale perchée sur la colline. Ce « repas de midi », nous le prenons dans une crêperie. Elle a pour nom, cette crêperie, Au coin du feu, ce qui ne nous empêche pas de déjeuner dehors sur la terrasse et de manger des pizzas.

Pendant le repas, Léa Chevalier, ma mère, me raconte dans le détail l’arrivée, pendant la guerre, dans la modeste ferme de sa propre mère, Martiale Houalet, épouse Chevalier, jeune veuve, d’un petit parisien de 7 ans et demi : André Barbereau. Par les yeux de ce petit parisien, qui n’avait jamais mis les pieds à la campagne, la jeune adolescente de 13 ans redécouvre le paysage dans lequel elle vit. Tant de choses étonnaient André Barbereau et cet étonnement révélait à la toute jeune fille la singularité du Plessis-Clouët, village du Morbihan sylvestre. La singularité du village et de ses habitants. L’étrangeté même.

Par les yeux d’André Barbereau, c’est de Paris qu’elle voyait, tout ce petit monde dans lequel elle était habituellement immergée et que pour la première fois elle pouvait observer de l’extérieur. Grâce à André Barbereau c’est de Paris qu’elle regardait le Plessis-Clouët.